Islande en caravane
Récit de voyage en Islande en caravane Eriba et en famille
Récit Islande 2010 – 1ère Partie
Jeudi 22/07
Après notre périple aux iles Féroé ( Les Iles Féroé - Récit de voyage de la Famille Bobtong ), notre voyage se poursuit à bord du Norona vers l’Islande. A 7h le réveil est organisé par Smyril avec une « douceur » toute germanique. Nous montons avec notre barda sur le pont n°5 ou nous déjeunons sur le sol, toutes les tables de la cafétéria étant prises d’assaut. !
Le petit déjeuner avalé nous montons sur le pont n°8 voir l’arrivée sur les côtes islandaises.
Le vent est glacial mais la météo ensoleillée nous permet d’avoir une vue extraordinaire sur les côtes.
Le choc est là et le dépaysement est total. Le long fjord est très coloré, très minéral et couvert d’une végétation rase.
Le village de Seydisfjordur semble perdu au creux de cette immensité.
Le passage en douane se fait sans encombre même si certains véhicules semblent être mis de côté pour une fouille systématique et même un passage au scanner. Nous sommes soulagés d’y échapper car nous sommes loin des quelques kilos de nourritures autorisées et seule la consigne concernant l’absence de produits frais a été strictement respectée.
La montée vers le plateau d’Egilsstadir se fait dans un espace encore minéral derrière un car Tchèque poussif.
Nous faisons nos courses dans la petite ville d’Egilsstadir avec la foule des nouveaux arrivants qui s’empressent de remplir les frigos. Deux banques situées à proximité nous permettent de retirer nos premiers billets en couronnes islandaises (ISK). Nous sommes pressés de fuir cette foule et de retrouver les grands espaces attendus.
Nous prenons la route n°1 vers le sud en direction de Hallormsstadur.
La route suit la côte du lac Lagarfljot dont les eaux de fonte du glacier Vatnajökull sont d’un blanc laiteux.
Nous faisons la pause déjeuner sur une aire de repos équipée de toilettes que nous trouvons encore une fois en très bon état avec papier et savon !
Ce parking est le point de départ d’une courte et agréable balade dans un arborétum verdoyant.
Ce lieu témoigne des efforts faits par les islandais pour essayer de reboiser certaines zones et pour soigner les touristes. Le chemin est revêtu de fragments de bois sur toute sa longueur et donne la sensation de marcher sur de la moquette épaisse. Le chemin mène au bord du lac dont les eaux sont glacées et où on retrouve un décor de cinéma lugubre avec potence et pieux acérés qui mettent mal à l’aise.
Après le repas, nous partons visiter la cascade d’Hengifoss. Elle est situé juste de l’autre côté du lac. Le parking est déjà plein de touristes tous droits débarqués du ferry. La montée se fait sur 2,5km.
A mi-chemin, se trouve une première chute d’eau, Litlanesfoss.
Elle est située au milieu de colonnes de basaltes avec au loin la vue sur la grande chute, Hengifoss.
Malheureusement le chemin barré par la rivière s’arrête 500m avant la chute. Le cadre est superbe et il fait beau.
Un tube planté dans le sol muni d’un couvercle contient une surprise, un petit sac étanche avec un stylo, un tampon et un carnet où chacun est libre d’y laisser un petit mot. Tout le monde signera. Les 2 grands un peu plus motivés, rejoindrons la cascade en escaladant les rochers. Nous prenons le soleil en les attendant et buvons l’eau de la rivière.
Après la descente, nous regardons la route. Le volcan d’Askja est situé au bout d’une piste assez longue. Confiant, nous prenons sa direction qui passe par le sud sur la piste F910. La route grimpe très fort puis arrive sur un plateau désertique couvert de landes et de marais et dominé par les montagnes enneigées.
Nous croisons quelques rares voitures pendant plusieurs kilomètres.
Nous apercevons quelques oiseaux et surtout Pierre remarque des gros animaux au loin : des rennes. Le spectacle de la toundra est complet ! Nous quittons ensuite l’asphalte pour le gravier.
Notre croisons notre premier gué.
Nous allons enfin savoir si notre surélévation est suffisante. Nous chaussons les bottes et traversons à pied pour vérifier la profondeur et le meilleur passage. Nous passons sans problèmes et comme souvent ce sera à la droite dans le sens du courant.
Nous poursuivons notre route dans un paysage de roches volcaniques et de sable.
Une descente vertigineuse, pied sur le frein, nous emmène dans la vallée verte de Hrafnkelsdalur.
Ce nom justifie pleinement la réputation de l’Islande, le pays aux noms imprononçables. Nous finirons même par nous inventer notre propre prononciation pour nous comprendre lorsque nous lisons les cartes !
Nous franchissons notre deuxième gué, un peu plus profond. ouis se fera même surprendre et l’eau passera au dessus de ses bottes.
Cette vallée perdue au milieu d’une zone hostile possède même un petit camping avec une station essence.
Au bout de la vallée, un pont traverse le fleuve « Jokuls a adal » qui charrie une partie des eaux de fonte tumultueuse du glacier.
Le paysage change à nouveau et devient lunaire, du sable, des graviers et des roches volcaniques éparpillées au hasard.
Facile d’imaginer l’explosion volcanique qui a dessinée ce paysage.
Nous profitons d’un petit gué pour nous poser pour la nuit.
La rivière fait un cordon de vert au milieu de ce gris et noir.
Le paysage est grandiose et nous nous sentons vraiment isolés.
Le sol très fragile est mou, juste de petits cailloux semblent flotter en surface.
Nos traces s’impriment fortement et nous sentons la fragilité de ce milieu. Quelques rares fleurs poussent.
Vendredi 23/07
Nous poursuivons toujours sur la F910 en direction d’Askja.
Nous passons deux autres gués.
Puis découvrons encore un nouveau paysage.
La route serpente entre les morceaux de lave.
Le sol est couvert de petits cailloux marron clair et de coulées de lave noires accentuant le contraste.
Martin qui prend un de ces cailloux découvre leur légèreté : c’est de la pierre ponce et elle flotte.
Nous traversons à nouveau un pont passant au-dessus d’une rivière d’eau de fonte. Le tumulte est impressionnant.
Nous apercevons un grand nuage gris au ras du sol.
Askja étant une Caldeira (lac formé dans le creux d’un cratère), nous pensons à de la vapeur. En fait, il s’agit d’un nuage de poussière qui rend le parcours encore plus angoissant.
L’arrivé sur Drekagil, petit camp situé au pied de l’Askja, est fantomatique.
A l’arrivée nous découvrons l’intérieur de l’Eriba en vrac, la porte de la SdB est tombée, de même que le portillon. Nous avons perdu un store avant et le store de la SdB. la poussière c’est infiltrée dans tous les compartiments. Cette poussière volcanique est terriblement abrasive et use tout. Même les bouteilles sont usées. Mais nous ne regrettons pas car les paysages sont vraiment extraordinaires.
Il y a là aussi un petit camping.
Nous y déjeunons.
Nous parcourons ensuite, sans l’Eriba, les 8km qui nous séparent du point de départ de la randonnée dans une coulée de lave récente et immense qui s’étend à perte de vue.
La balade a pied qui part du parking fait 2,5km.
Elle serpente au milieu du cratère (45km²) dans des scories noires ébène parsemées de quelques plaques de neige.
Nous marchons au pas pour accentuer le crissement et le bruit sourd que nous provoquons. La surprise nous attend au bout d’un petit raidillon. Le lac Viti vert amande qui contraste avec le bleu foncé du lac Oskjuvatn.
Nous descendons et découvrons les joies de la baignade dans ce lait de martien, comme dit Martin, à la forte odeur soufrée.
Il fait 15°C dehors mais l’eau est à 30°C et bouillonne par endroit.
Le sol est même parfois brûlant et semblent recouvert d’une couche épaisse de vase.
C’est de la silice d’un vert pâle. Les enfants font les indiens et s’enduisent le visage. Nous écoutons même les bouillonnements la tête sous l’eau.
L’odeur est écœurante, et nous prenons le goûter un peu plus loin mais nous sentons encore le souffre. L’odeur tenace nous suivra jusqu’à notre prochaine douche !
Nous repartons sur la F910 puis la F88 en direction du nord.
Ce sera la partie la plus éprouvante. Nous croisons des véhicules tout droits sorties de Mad Max et montés sur des roues immenses.
Nous allons comprendre bientôt pourquoi. La route sableuse parsemées de gros cailloux polis est en tôle ondulée.
Pour limiter son effet destructeur pour le matériel et le dos, Béatrice qui à connu ça dans son enfance à Madagascar, me conseille de rouler plus vite. A 80km/h l’effet se fait moins sentir mais les sensations sont garanties. Cette route rejoint le parc de l’Herdubreid, cet immense dyke enneigé qui domine toute la région.
La route s’approche d’une grande rivière et nous passons un premier gué proche d’un autre camping à Herdubreidarlindir.
Nous croisons un Allemand avec un vieux Toyota surélevé qui m’indique que le prochain gué situé à 2km est très profond et lui arrive à mi-portière. Cela fait au moins 1m de profondeur ! Il me propose son aide. Un peu gêné de lui faire faire demi-tour, je le remercie et continue seul. Arrivé au pied du gué, il nous rejoint malgré tout et nous propose de nous montrer par où passer. Sa traversée est impressionnante et effectivement le gué fait bien 1m.
J’essaye de trouver le chemin en traversant à pied mais l’eau est glaciale et freine ma recherche. Finalement, il nous conseille d’attendre demain matin car l’eau de fonte se réduit pendant la nuit. Pour le remercier je lui offre une bouteille de vin de Bergerac. C’est décidément une bonne idée d’en emmener pour ce genre de situation.
Pour m’assurer de pouvoir franchir le gué avec le 4x4, je tente la traversée sans la caravane. Je passe mais effectivement l’eau monte à mi-portière.
Nous décidons de bivouaquer. Nous voyons passer un petit 4x4 de touristes Belges qui traverse comme un fou sans faire de repérage et passe de justesse avec de l’eau qui rentre par les portières et passe sur le capot. Un peu plus tard, un autre allemand avec un petit 4x4 Jimmny fait un repérage. En prenant très à droite, il trouve un passage un peu moins profond et tente la traversée avec succès. Cela nous rassure. Nous nous installons pour la nuit. Je mets une pierre pour repérer le niveau d’eau et son évolution. Après le repas, Pierre constate la montée de l’eau. Il est 23h. De gros nuages noirs arrivent et en catastrophe nous décidons de passer coûte que coûte.
Pierre plie la tente de toit en un temps record, Louis et martin montent les cales et nous vidons le maximum de choses de la caravane (tapis de sol, eau, linge sale, etc.) dans la voiture. Nous surélevons sur les banquettes tous ce qui craint. Je fais un premier voyage avec ce chargement, Béatrice et les enfants. Nous vidons en vitesse la voiture au maximum puis je repars chercher l’Eriba.
La traversée se fera avec angoisse mais sans encombre. Tout le monde est soulagé.
A l’arrivée, l’eau dégouline de l’Eriba. A croire qu’elle est pleine d’eau ! En fait, seul le fond et la SdB sont un peu mouillés. Heureusement en prévision j’avais bouché grâce au scotch « magique » le maximum d’entrée d’eau : frigo, aérations de porte, prises 220V, portillon des WC. Seule la soute, peu étanche, c’est remplie d’1cm d’eau.
Nous continuons jusqu’au prochain gué en espérant qu’il soit moins profond. Il le sera et le passage se fera plus facile. Ce sera aussi l’occasion de voir notre premier soleil de minuit.
La route très difficile est couverte de tôle ondulée et délimitée de hauts bas-côtés qui ne permettent pas l’arrêt.
Nous trouvons finalement un bivouac à 2h du matin complètement épuisés après tant d’émotions.
Samedi 24/07
Avec la pénombre islandaise nous n’avions pas vraiment vu notre lieu de bivouac. Nous le découvrons au matin. Nous sommes isolés dans une coulée de lave où l’on voit encore le flux figé en une croute brillante et crénelée.
Martin se repose pendant que la couette sèche.
Quelques véhicules passent dont un bus 4x4 surélevé et un énorme Van tractant une remorque.
Nous repartons sur cette satanée tôle ondulée pour les derniers 30km de piste.
Nous atteignons le point de départ de la piste situé au bord de la route n°1. Nous venons de parcourir plus de 250km de piste. Epuisant mais quelle aventure et quel émerveillement.
Nous repiquons vers le nord en direction des plus grandes chutes d’eau d’Europe, Detifoss.
Après quelques kilomètres d’asphaltes reposants, nous reprenons la piste 864 pendant 30km. Cette fois-ci il n’y a presque plus de tôle ondulée. La piste étant accessible à tous véhicules, le trafic est plus dense. Nous suivrons même un bus qui dégage une poussière énorme. Heureusement il nous laisse passer. Le parking d’accès est complet, nous nous posterons un peu plus haut pour y déjeuner.
La balade vers Detifoss est courte et nous sentons rapidement les embruns.
Cette chute formée par les eaux de fonte du glacier est bruyante. Nous ressentons toute sa puissance.
Elle s’engouffre dans un canyon de toute beauté.
Un peu plus au sud, à 30mn de marche, une autre chute en fer à cheval, Selfoss, est encore plus impressionnante et superbe.
Sur la route toujours plus au Nord, une autre petite chute, Hafragilsfoss, offre une autre belle vue sur le canyon.
Au bout de la piste 864, Asbyrgi sera l’occasion d’une pose et de se débarasser de la poussière qui nous suit depuis notre arrivée.
Nous en avons bien besoin. Le camping tenu par des rangers est plein mais quelques places se libèrent. Un marathon qui vient d’avoir lieu à attiré pas mal de monde. L’accueil se fait au centre des visiteurs du parc de Jokulsargljufur. Il n’y a pas d’emplacement et chacun se pose où il veut. Les douches sont payantes mais la bonne surprise c’est que Louis et Martin ne payent pas car ils ont moins de 13 ans (950 ISK/Adulte, 500 ISK/>13ans, 500 ISK pour une lessive, 300 ISK pour une douche).
Le camping est envahi de tentes pliantes américaines.
Elles sont tractées par des énormes 4x4 américains ou japonais montés sur des grosses roues et surélevés de 10 à 50 cm ! Elles ont même une boule d’attelage inhabituelle sous nos latitudes. Notre Land Cruiser a l’air petit.
Le camping est très vivant et bruyant jusqu’à minuit passé. Les Islandais profitent du soleil qui doit tant leur manquer l’hiver. De façon surprenante pour un pays nordique, les horaires des repas sont comparables aux nôtres. Le soir, ils jouent tous à un drôle de jeu de quilles. Très ludique il se joue à deux ou par équipe et consiste à faire tomber des courts bouts de bois de section carré à l’aide de bâtons. Nous apprendrons bien plus tard qu’il s’agit du Kubbur, jeu d’origine Danoise.
Le lavage du linge sale qui s’accumule depuis que nous avons quitté la France est l’occasion de tester la machine à laver à l’américaine qui s’avère totalement inefficace. Une drôle d’armoire équipée de clayette et d’un petit radiateur soufflant sert de sèche-linge.
Le calme de nos bivouacs nous manque et nous prenons tous des boules Quies pour dormir !
Dimanche 25/07
Le soleil est toujours là et le ciel est d’un bleu superbe : qui a dit qu’il ne fait pas beau en Islande ?
Nous passons la matinée à réparer l’Eriba, à nettoyer les moindres coins envahis par le sable volcanique abrasif et à rassembler les nombreuses vis éparpillées dans tous les coins. Béatrice est même étonnée du nombre de vis qui ne servent à rien dans cette caravane ! Une mauvaise surprise nous attend au fond du placard magique. Béatrice avait préparée un pot de Nutella pour les enfants, mais l’opercule à craqué sous les soubresauts. Le Nutella c’est répandu dans les placards ! Martin armé d’une grosse cuillère viendra nous aider à sa façon.
Le camping se vide petit à petit. Quelques nouveaux arrivants s’installe et notamment un Land Cruiser monté sur des roues énormes et surélevé avec des ailes gigantesques. La comparaison est sans commentaire. Le propriétaire m’assure qu’il en a encore des plus grosses chez lui pour rouler sur la neige !
Vers 17h nous partons visiter ce drôle de canyon en forme de fer à cheval dans lequel nous campons, le canyon d’Asbyrgi.
Celui-ci est différent des autres car le fond est plat, arboré et possède un ilot de roche en son milieu.
Le centre d’accueil à une petite exposition intéressante sur la région et sur la géologie du pays.
Un peu plus loin vers le nord, à Lundur, une piscine thermale nous permet de prendre notre première douche thermale : nous devons enlever nos chaussures à l’entrée puis nous entrons dans un vestiaire où tout le monde est nu et prend une douche savonnée en commun. Les hommes et les femmes restent malgré tout séparés. La piscine est à l’extérieur mais l’eau est à 35°C. Un petit bassin circulaire dont l’eau est au moins à 40°C permet de se délasser en regardant l’horizon.
Même vidé, le camping est toujours aussi bruyant jusqu’à minuit : vive le jeu de la boule islandaise ! Nous dormirons encore avec les boules Quies.
Lundi 26/07
Le réveil est matinal et à la fermeture du toit, une surprise nous attend. Nous avons perdus les deux boulons qui tiennent les compas ! Cela tient, nous avons dû les perdre il y a déjà quelques temps. Après les pleins et la vidange, nous prenons la route en direction du site d’Hijodaklettar sur la F862 pour prendre notre petit déjeuner.
Les 13km de piste nous semblent interminables même si le paysage est superbe. Les 3 mauvaises nuits que nous venons de passer commencent à peser.
Nous arrivons au camping de Vesturdalur point de départ du site. Il fait encore beau, nous déjeunons dehors malgré le vent frais. L’ambiance est électrique et tout le monde est fatigué. Nous rencontrons deux hollandais vivant en France et avec un vrai look de baroudeurs. Très sympa nous parlons des sites à voir et de leur pick-up Toyota équipé pour les raids avec son 4,2L de 6 cylindres en lignes. Un vrai tracteur ! En fait, un des deux est organisateur de raids dans le désert du Sahara.
Nous partons sans la caravane, sur le parking du site d’Hijodaklettar. La balade se fait à pied.
Le site est splendide. Il s’agit d’une coulée de lave qui semble avoir tournée dans tous les sens, qui monte en un pic puis retombe vers la rivière qu’elle longe.
A l’intérieur d’une des principales élévations de lave, des buchettes de roche sont enroulées en escargot du plus bel effet.
La balade nous plaira vraiment, nous y passerons plus d’une heure. Elle mériterait d’être dans le GDR qui ne site que le camping en dépannage. En fait, celui-ci nous est apparu beaucoup plus sympa que le précédent et surtout selon les hollandais beaucoup plus calme.
Nous prenons la route d’Husavik. Elle longe la côte en pentes douces.
Quelques voitures arrêtées au bord de la route attirent notre attention. Les gens regardent les oiseaux et peut être les baleines réputées nombreuses dans la baie de Skjalfandi. Nous ne verrons rien. Nous arrivons à Husavik, petit village mignon niché au pied d’une colline et réputé pour ses excursions destinées à voir les baleines.
C’est un vieux rêve de la famille. Nous nous garons sur le port. Pendant que Béatrice prépare le déjeuner avec ce qui nous reste dans le frigo, je vais chercher les billets pour le tour en bateau à la compagnie « Whale watching ». Les bateaux me paraissent plus sympas. Je prends le petit tour qui dure 3h (49€/adultes et 32€/>7ans), cela devrait suffire. Surtout si nous avons le mal de mer. Le départ est prévu à 15h30.
En attendant, nous allons visiter le musée des baleines situé juste à côté de l’embarcadère. Nous ne le regrettons pas. Très bien fait, il est très complet et didactique. Les petits panneaux destinés aux enfants sont pleins de détails qui intéressent tout le monde. Il y a également pleins de squelettes dont un énorme cachalot. C’est une excellente mise en bouche avant l’excursion.
Malgré son jeune âge, notre guide sur le bateau possède un look de patriarche islandais avec sa longue barbe.
Posté à la proue, nous profitons au maximum de la vue.
Le temps est beau mais le vent est frais. Les premières baleines apparaissent au loin accompagnant les bancs de poissons et les nombreux oiseaux.
Nous voyons nos premiers macareux dont le vol maladroit amuse tout le monde.
Ils volent en formation serrée. Cela reste de bons pêcheurs car certains repartent avec une sardine dans le bec. La traversée d’une nuée d’oiseaux est extraordinaire. Les mouettes et les fulmars peu farouches nous frôlent tandis que les macareux se tiennent à distance à notre grand regret.
Nous approchons de l’îlot de Lundey où une colonie de macareux niche.
Par 100aine ils volent autour de l’îlot. Deux chasseurs postés sur la falaise abrupte les attrapent avec un filet à papillon.
La surprise nous attend un peu après, un petit rorqual s’approche du bateau et fait plusieurs apparitions pour le plaisir de tous. C’est le moment le plus émouvant ! On l’entend même soufflé.
Nous voyons quelques autres baleines sur le retour en dégustant notre « cinnamon roll » et notre chocolat chaud offerts par la compagnie.
La visite reste un beau souvenir. A l’arrivé au port, tous les magasins sont fermés. Nous achetons le minimum à la station service et un petit Hot dog en guise de goûter. C’est un peu écœurant !
A la sortie d ‘Husavik, nous voyons un petit étang tout fumant.
Nous nous engageons. L’eau est chaude. Les enfants courent se mettre en maillot de bain.
Ils y passent plus d’une heure à attraper des carpes à la main probablement endormies par la chaleur de l’eau. Je fini même par m’y baigner avant le diner. Nous y passons la nuit un peu à l’écart de la route.
Mardi 27/07
Enfin une bonne nuit réparatrice. Tout le monde à bien dormi. Seul déception, le ciel est désormais islandais : gris et bas.
Après le déjeuner, nous partons vers Myvatn.
La route 87 est la plus courte. Elle est partiellement en piste mais de bonne qualité.
Nous voyons nos premières serres chauffées au géothermique. Marrant d’imaginer des tomates et des concombres poussées ici sous des nuages gris et le crachin islandais.
La route aboutie sur un point de vue de la région de Myvatn. L’odeur de souffre est déjà dans l’air. Le village de Reykjahlid est équipé d’une superette remplie de touristes qui dévalisent le peu de crudités disponibles. De façon surprenante, il dispose d’une station gratuite pour laver les véhicules. Nous en profitons pour enlever les 15kg de poussières !
Le centre d’infos donne une excellente carte sur la région. Nous partons faire la pause déjeuner à Leirhnjukur. L’accès au site se fait par une vallée large de laquelle surgissent plusieurs panaches de vapeur.
Elle est traversée de multiples tuyaux qui alimentent une usine géothermique équipée de deux énormes turbines. Malheureusement, le centre des visiteurs sera fermé lorsque nous voudrons nous y rendre. Décidément, nous sommes fâchés avec les horaires des islandais.
Le parking est plein de monde mais le site est suffisamment vaste pour avoir la sensation d’être perdu dans ce paysage apocalyptique.
Les vapeurs de souffre prennent le nez et nous entendons le bouillonnement des marmites au milieu d’un sol multicolore.
Situé sur une coulée de lave, une petite balade permet de suivre la faille qui sépare la plaque européenne de la plaque américaine.
Tout au long du parcours de la vapeur chaude sort de cette faille.
Béatrice observe que le développement du peu de végétation se fait dans le prolongement de cette vapeur.
Toujours la sensation d’être au début de l’histoire géologique de la terre. La vue sur la région du volcan Krafla avec le contraste des différents âges des coulées de lave est saisissante.
Un peu plus haut se trouve le lac Viti.
La balade nous permet d’apprécier la vue sur la région et d’approcher d’un peu plus près les marmites pour Pierre et Moi, tandis que Béatrice, Louis et Martin partent voir les énormes tuyaux de vapeur.
Sur le retour vers le lac, il ne faut pas manquer Namafjall et ses marmites de boues bouillonnantes et ses cheminées qui crachent des jets de vapeur brûlante et hurlante.
L’odeur de boule puante est s’y forte que Martin ne veut même pas y aller. Sur notre insistance et devant le spectacle, il finit par oublier cette odeur tenace.
Après avoir hésité, nous passons devant le magnifique cratère de Hverfjall sans y monter.
Tout le monde est fatigué. La route serpente le long du lac et passe près d’une coulée de lave inondée et près de pseudos cratères qui font la gloire de la région. Et pour cause, ils sont superbes.
Un peu plus loin, nous passons près de Godafoss.
Un peu moins impressionnante que les autres chutes mais pas mal quand même.
Il est déjà 20h et même si il fait encore bien jour, il est temps de trouver un bivouac. Nous nous engageons sur le bord du lac Ljosavatn.
Quelques cèpes ramassés sur la lande feront une excellente entrée. Le tout sera accompagné d’une soupe aux lettres. Il est temps d’aller faire des courses d’autant plus que le frigo est définitivement en panne !
Mercredi 28/07
Au réveil, le brouillard couvre la région, il fait un vrai temps d’automne. Un pêcheur, le rêve de Pierre, est tranquillement installé. Après le petit déjeuner, nous rejoignons Akureyri. C’est la deuxième ville d’Islande et elle ne compte que 17000 habitants ! Cela ne nous change pas de Bergerac qui en compte 25000.
Notre objectif est de trouver un réparateur pour le frigo. Nous faisons une halte à l’office du tourisme pour demander une adresse. L’internet en accès libre nous permet de donner quelques nouvelles à tout le monde.
Nous nous rendons à l’adresse indiquée par l’office du tourisme mais notre vendeur de caravane, nous reçoit comme un chien dans un jeu de quille. Il nous indique malgré tout un réparateur de frigo situé à quelques pâtés de maison, la société Frost. Il est 12h et nous voyons un monsieur travailler sur une caravane.
C’est bon signe. Il m’indique que l’entreprise est fermée et qu’il est en « vacation ». Nous devons revenir vers 13h ! Sentant mon désarroi, il regarde et identifie rapidement l’origine : le gicleur est bouché. 30mn, une bouteille de Bergerac et 4000ISK plus tard, le frigo est à nouveau froid. Tout le monde est soulagé et je l’aurai presque embrassé si la froideur islandaise ne m’avait pas freinée. Ceci nous confirme l’impression de s’être fait avoir au Danemark par le précédent réparateur.
Pour fêter ça, nous mangeons dans l’excellente boulangerie « Bakarid vid Bruna » située en « banlieue ». Elle offre un coin repas avec eau, café, thé à volonté. Après avoir cherché en vain du matériel de pêche, rencontré un islandais jovial (si, si !) collectionneur de voitures et particulièrement de Citroën, et fait quelques courses en prévisions du long « WE des commerçants » qui arrive, nous partons vers Blonduos.
Sur la route, nous nous arrêtons à la ferme Glaumbaer.
Cette ferme est faite de plusieurs bâtiments en tourbe, toit et mur compris.
L’ensemble est bien homogène et situé à proximité de deux autres anciennes fermes en bois qui abritent un café.
Comme d’habitude, nous arrivons trop tard et tout est fermé. Malgré tout, nous réussissons à voir par les fenêtres qui sont sans volets comme souvent en Islande.
Nous arrivons même à visiter le café, les hôteliers en train de ranger nous proposent de faire un petit tour.
Nous faisons ensuite une halte à la petite église de Vidimrarkirkja. Par chance, la dame qui s’en occupe réside à côté et s’empresse de venir nous ouvrir malgré l’heure tardive.
L’intérieur tout en bois est adorable, il y a même un côté pour les jeunes filles célibataires et un côté pour les jeunes hommes qui pouvaient ainsi voir dans le corsage des demoiselles (véridiques !).
Nous poursuivons notre route vers Blonduos.
C’est l’occasion d’une baignade dans les eaux chaudes de la piscine extérieure équipée de toboggans et de « hot pots » qui font la joie de toute la famille (400ISK/adulte et 200ISK/Ados).
La piscine est dominée par une église pour le moins contemporaine mais réussie.
Le village qui semble un peu désert, à l’exception de très nombreuses oies, est malgré tout étroitement surveillé par la police qui veille au respect des limites de vitesse ! Nous aurons même l’occasion de voir un automobiliste arrêté pour excès de vitesse par un policier sorti de nulle part.
Nous poursuivons jusqu’à la péninsule de Vatsnes réputée pour ces phoques. L’heure est tardive et nous faisons une halte à côté de l’ancienne forteresse sans grand intérêt de Borgarvirki.
Par contre, la vue sur la presqu’ile est exceptionnelle. Affamé nous faisons griller de l’excellent mouton islandais avant de nous coucher.
Si vous voulez en parler, c’est là !
Bobtong