Cap Nord : récit de voyage
Voyage en caravane jusqu'au Cap Nord à travers la Norvège et la Suède
Du camping de Maisons-Laffitte à Bergen.
Samedi 22 mai (week-end de Pentecôte) :
Départ du camping de Maisons-Laffitte en direction de l’autoroute du Nord.
Nous traversons la Belgique wallonne puis vers 15 h, sur une portion de route en travaux,
le pneu gauche de la caravane éclate. Par bonheur, nous pouvons nous garer sans problème.
Francis peste, jure mais il arrive à changer la roue en prenant d’infinies précautions
pour que le cric, pas très solide, ne cède pas sous le poids de la caravane.
Nous repartons assez rapidement sous un beau soleil.
Nous perdrons ensuite 3 h dans les zones artisanales et industrielles de Liège pour trouver une roue de secours.
Un grand nombre de magasins sont fermés en raison du pont, notamment le plus grand marchand de pneus de la ville.
Prix de l’essence en Belgique : 1,15 € le litre.
Nous repartons en direction de l’Allemagne.
Les autoroutes, certes gratuites, y sont très abîmées et il y a beaucoup de ralentissements dus
à un grand nombre de réfections de chaussées.
Dans ce pays, la vitesse sur autoroute est limitée à 120 km/h de 6 h à 20 h ;
hors de ce créneau, nous sommes doublés par des bolides qui respectent pourtant les distances de sécurité.
Francis fatigue avec tous ces travaux mais il tient bon.
Le voyage sur la A1 en direction de Bremen, Hamburg et Lübeck est interminable.
Nous luttons contre le sommeil en écoutant Nougayork et Linda Lemay.
Prix de l’essence en Allemagne : 1,24 €
A 3 h 45 enfin, nous arrivons à l’embarcadère du ferry qui nous conduira au Danemark en 45 minutes moyennant le paiement de 98 €.
Nous prenons ensuite la route pour la Suède (Göteborg) après avoir traversé le pont (magnifique) de Malmö.
Dans ce pays, les viennoiseries sont délicieuses et moins chères qu’en France.
Prix du diesel : 1,24 €.
Les autoroutes sont très belles.
Les paysages sont reposants (beaucoup de forêts de conifères et de bouleaux).
A 17 h 30 le 23 mai, nous arrivons à Oslo et à 18 h 30,
nous sommes installés dans un joli camping horriblement cher pour des prestations médiocres (40 € la nuit).
24 mai :
Le pneu de la caravane est réparé par un employé de la station-service jouxtant notre camping
(25 € pour le remplacement de la valve).
L’après-midi, nous partons vers le centre d’Oslo.
Trop compliqué pour se garer, nous nous rabattons sur la presqu’île nommée Bygdoy (o barré)
et visitons le musée (en plein-air) du Folklore norvégien qui retrace l’histoire culturelle
du pays depuis le Moyen-Age : y cohabitent 140 bâtiments conçus selon l’architecture de diverses régions,
ainsi que l’église en bois debout transplantée de Gol à Oslo.
Nous pouvons aussi admirer une exposition consacrée à la culture des Same.
Les espaces verts de cet éco-musée sont tapissés de muguet à peine éclos
et le lilas commence à fleurir dans tous les jardins de la presqu’île.
En fin d’après-midi, nous montons jusqu’au fameux tremplin de ski de Holmenkollen construit
pour les J.O. d’hiver de 1994.
Belle vue sur Oslo et son fjord, en dépit du brouillard.
25 mai :
Départ pour Geilo via Heddal qui abrite une des plus grandes églises en bois debout de Norvège
(leur construction date des 12e et 13e siècles).
La route 40, dite du Numedal, longe une grande rivière alimentée par de nombreux torrents gonflés par la fonte des neiges.
Nous grimpons jusqu’à 1100 m d’altitude et là plus aucune végétation.
Nous passons devant une belle église en bois à Uvdal.
Le camping de Geilo est situé dans une station de ski de fond.
Ses sanitaires sont rudimentaires et la douche coûte 1,30 € pour 4 minutes.
Le supermarché local vend des produits à des tarifs supérieurs de 30 à 35 % à ceux de la France.
26 mai :
En route pour Bergen via un gigantesque plateau glaciaire nommé Hardangervidda,
dont les sommets culminent à 1860 m.
La route se situe au milieu de vastes étendues recouvertes de neige et de glace.
101 km plus loin nous arrivons au fond du Eidfjorden où nous devons prendre un bac (29 €)
pour une traversée de 10 minutes nous permettant de poursuivre la route E 16 conduisant à Bergen.
Nous prenons de nombreux tunnels, dont certains ont une longueur de plus de 7 km, sur des descentes de 6 à 8 % .
Nous nous arrêtons au Bradland camping, situé à 16 km de Bergen.
La nuitée revient à 30 €, la douche à 1,30 €.
Prix de l’essence en Norvège de 25 à 30 % plus élevé qu’en France.
27 mai :
Virée à Bergen et son fameux marché aux poissons, où nous admirons de belles pièces de saumon frais et fumé,
ainsi que de la baleine fumée.
Nous ne pouvons visiter la cathédrale en travaux et nous rabattons sur le quartier historique de Bryggen
où se dressent de magnifiques maisons colorées (voir photos).
Nous avons de la chance car dans cette ville il pleut 300 j/an ;
le soleil brille, parfois caché par de gros nuages noirs.
Nous nous arrêtons sur la terrasse d’un café où nous prenons deux bières pour la « modique » somme de 19 €.
Premières impressions : très beau pays, où l’environnement est respecté, où les paysages sont magnifiques
et où les routes sont très correctement entretenues.
Nous ne regrettons pas d’avoir emporté nos vivres car ici tout est vraiment hors de prix...
De Bergen à Andalsnes
Le 28 mai
Nous démarrons pour une virée de 350 km, caravane attelée.
Nous traversons et longeons plusieurs fjords, empruntons quatre ferries qui tous relient la route E 39,
un des grands axes routiers de Norvège.
Nous avons longé le magnifique Sojnefjorden puis le Nordford, sans compter les autres,
tout aussi beaux mais moins impressionnants.
D’Alesund où nous ne nous sommes pas arrêtés, jusqu’à Andalsnes,
nous avons roulé sur une très belle route touristique et avons contourné d’autres fjords avec des vues spectaculaires.
A 20 heures, nous arrivons au Trollveggen Camping, agréé Camping Chèque,
établissement formidable et très bien entretenu, dans un cadre enchanteur,
au pied d’une très grande muraille de roche encore enneigée par endroits.
Nous nous sommes installés près d’une concentration de sympathiques bikers
venus faire la fête au son de rock et de country music.
Cerise sur le gâteau : le wifi couvre tout le camping et est gratuit.
Le 29 mai
Nous empruntons la Trollstigveien (route des Trolls**)
puis la Route des Aigles (deux voies très difficiles sur lesquelles nous n’avons pas souhaité tracter la caravane).
Nous avons traversé un immense plateau encore très enneigé et entouré de sommets culminant à 1500 m.
Puis nous sommes redescendus vers le Geiranger fjord en longeant des champs de fraisiers de pleine terre.
Le Geiranger fjord vaut vraiment le détour :
il dévoile des versants de montagnes magnifiques et jalonnées de cascades impressionnantes.
On peut voir ici et là des fermes abandonnées qui furent exploitées, pour certaines, jusqu’au début des années soixante.
Pour y accéder, il fallait obligatoirement posséder un bateau et avoir des jambes solides.
Désormais, ces maisons sont toutes restaurées par une association norvégienne.
Le dimanche 30 mai
Repos au Trollveggen Camping. Journée de rêve, ciel d’azur et bain de soleil.
A souligner : les nuits raccourcissent à mesure que nous progressons vers le Nord.
Hier : deux heures de pénombre.
Prévisions pour lundi 31 mai : repos et visite de la ville d’Andalsnes.
P.S. : pendant que je vous écrivais, Francis me préparait pour la fête des mères un odorant rôti de porc
agrémenté de frites maison et arrosé d’une bonne bouteille de Bordeaux.
** Les Trolls sont d’étranges habitants des montagnes, vieux et laids, affublés d’énormes nez ;
on ne peut les voir que la nuit et ont le pouvoir de changer d’apparence,
afin de pouvoir tromper les humains (source : Guide Michelin)
De Andalsnes à Bodo
31 mai
Nous avons passé la journée au Trollveggen Camping et sommes allés faire un tour à Andalsnes,
petite ville touristique située au fond d’un fjord.
Au camping, nous avons regardé d’énormes fragments de neige et de glace dévaler les pentes des sommets nous entourant.
Spectaculaire et bruit assourdissant !
1er juin
Jour de l’anniversaire de Francis, en route pour Trondheim, ville importante de Norvège.
Les paysages que nous avons traversés diffèrent des précédents, comme en témoignent les quelques photos de l’épisode.
Beaucoup de zones agricoles, quelques troupeaux de vaches et de moutons.
Le soleil nous a généreusement accompagnés sur les quelque 300 km de voyage sur la route 6.
En arrivant à Trondheim, il faisait même chaud.
Nous nous sommes posés sur un camping à quelques km de la ville puis y sommes retournés
pour voir la plus importante cathédrale du pays, entourée d’un cimetière où sont inhumés des Norvégiens célèbres.
Nous sommes allés ensuite dans le quartier des maisons de bois datant du 18e siècle,
quartier « branché » où se retrouvent les jeunes. Le soleil a atteint la ligne d’horizon à 23 h,
mais la nuit n’est pas tombée. Bientôt le jour ne nous quittera plus.
2 juin
En route pour le Nord de la Norvège (Nord Norge) dont nous atteignons la frontière vers 15 h.
La végétation s’appauvrit au fil des kilomètres, beaucoup de conifères et de petits boulots aux feuilles vert tendre,
des prairies et des torrents, des lacs, de l’eau partout, des sommets peu élevés.
La température chute de plusieurs degrés.
La route 6 est ici en plus mauvais état, sans doute à cause du gel et des intempéries hivernales.
Cette voie est la seule qui traverse le pays du nord au sud et beaucoup de poids-lourds norvégiens
la fréquentent et nous doublent parfois.
A 17 h 30 nous arrivons dans un charmant camping rural au bord d’une rivière pure et poissonneuse
dans la commune de Korgen, située à une trentaine de km de Mo I Rana.
Les nuages envahissent le ciel et il se met à pleuvoir, ce qui n’était pratiquement pas arrivé depuis notre départ.
3 juin
Nous repartons sous des trombes d’eau et longeons le Nordrana (immense bras de mer entre des montagnes).
A Mo I Rana, nous bifurquons vers la route 12 qui rejoint la fameuse route touristique 17.
Nous devrions voir de magnifiques montagnes plongeant dans la mer,
hélas le temps nous prive de ce spectacle et nous roulons même parfois dans le brouillard.
Nous nous arrêtons donc au Polar-camping de Hilstad, 3 km au-dessus de Kilboghamn où nous prendrons demain le ferry.
A minuit quinze, Francis qui a du mal à trouver le sommeil (ah les nuiteux …) photographie le ? ….. lever du soleil.
4 juin
Nous prenons le ferry à Kilboghamn pour rejoindre la 12 en direction de Bodo.
Dix minutes plus tard, nous franchissons le cercle polaire arctique
matérialisé sur la berge par un globe en acier peint en blanc.
Le temps est variable et le paysage grandiose, mais il fait frais, très frais sur le pont du bateau.
Nous prenons une collation et arrivons à bon port une heure plus tard.
Dans l’après-midi, nous faisons une halte en face du glacier Svartisen (voir photos),
qui dévoile (à la jumelle) de belles couleurs bleutées et des crevasses impressionnantes.
Nous poursuivons notre route jusqu’au pont surplombant un fjord, dans les eaux duquel se déchaîne le maelström, courant puissant
entre plusieurs îles provoquant d’immenses tourbillons.
Nous nous arrêtons au camping Salstraumen situé à 400 m de fjord.
Sur le bateau, nous discutons avec des camping-caristes toulousains qui vont aussi au Nordkapp.
D’Andalsnes à Trondheim, nous avons parcouru 350 km. De Trondheim à Bodo, il y a 750 km.
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