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Bosnie Croatie

Récit de voyage en caravane en Bosnie-Herzégovine et en Croatie en 2010.



J1 : Dimanche 1er août



Départ 8h30. Cette année, nous essayons un nouvel itinéraire pour relier l’Italie :
au lieu de passer par Montpellier, puis la Côte d’Azur et Gênes ; nous passons par Clermont et les Alpes.
La circulation est fluide sauf autour de St-Etienne, nous arrivons à 20 h au Col du Mont-Cenis après avoir parcouru 830 km.
Passer par ce col permet de bivouaquer et d’éviter le coûteux tunnel du Fréjus.
Nous nous arrêtons sur un replat herbeux avant l’aire de camping-car passablement bondée.






J2 : Lundi 2 août

Traversée de l’Italie au programme.
Départ 7h30, Turin 9h, Milan 10h30, Venise 14h30, Trieste 15h45, nous franchissons ensuite les frontières slovène et croate.
Nous allons nous arrêter vers 20 h dans un camping très sommaire sur la route de Plitvice après Karlovac.
Prix élevé pour la prestation, 20 euros, mais bon accueil.






J3 : mardi 3 août

Nous partons tôt et traversons des villages croates encore marqués par la guerre.
En effet, nous sommes dans la « Kranija », région croate à majorité serbe occupée par la Serbie de 1991 à 1995.

Nous arrivons à 9h30 à la frontière de Bosnie. La différence avec la Croatie n’est pas flagrante.
Premier village traversé, première mosquée : ici c’était l’Empire Turc pendant 5 siècles et jusqu‘en 1878 et ce à la latitude de Grenoble !

Nous allons changer des euros en monnaie locale, le mark convertible ou KM qui correspond à 0,5 euros.
Premier plein également en Bosnie au prix de 2 KM le litre, soit 1 euro (1,19 euros en France à ce jour).



Nous allons tout de suite au camping de Bihac : nous y serons seuls avec un autre caravanier.
Ce camping est ancien (Yougoslave) mais réhabilité tout comme l’hôtel attenant.





Nous allons visiter Bihac, la principale ville musulmane du nord, et y faire quelques courses au Konzum du centre.
Il s’avère ici ce qui se confirmera plus tard : les prix en Bosnie sont dérisoires,
par ex la côte de boeuf à 10 KM le kilo soit 5 euros...
Par contre, le prix du camping est assez élevé, 20 euros, on aurait pu s’attendre à moins...



J4 : mercredi 4 août

Après l’orage de la nuit, le temps est frais et couvert.
Nous empruntons une petite route de laquelle il est déconseillé de l’éloigner...



Nous arrivons à Martin Brod, la guerre a également laissé des traces...



Nous visitons Martin Brod, village entièrement serbe (donc orthodoxe) bien que situé dans la Fédération Croato-Musulmane.
De nombreuses voitures immatriculées à Belgrade s’y trouvent.
Nous en ferons trois fois le tour sans trouver les cascades indiquées par le Petit Futé Bosnie...
Dans ce village plutôt pauvre, certains véhicules sont d’ « avant guerre », ici une Yugo (fabrication yougoslave sous licence Fiat).







Après avoir déjeuné à l’entrée du village, nous nous dirigeons vers les chutes de Strbacki Buk pour un bivouac conseillé par les Distran.
Il faut parcourir 8 km de piste avant d’arriver aux chutes, cela en vaut la peine.

Au menu du soir : boeuf de Bihac.







J5 : jeudi 5 août

Le temps s’éclaircit quelque peu, nous reprenons la piste dans l’autre sens, nous traversons un village perdu avant de retrouver le goudron.







Passé la ville de Dvrar, en direction de Glavice, le goudron nous abandonne à nouveau,
mais la piste est roulante, bien que poussiéreuse.
La plupart des villages traversés sont plus ou moins détruits.







Plus au nord, nous pénétrons en République Serbe de Bosnie (Republika Srpska).
Sur la route, une petite pensée pour Phil qui rêve de pneus toujours plus gros pour sa caravane...



Nous serons en fin d’après-midi à Jalce, à nouveau en Fédération Croato-Musulmane.
La ville est intéressante pour ses moulins, sa cascade et son vieux centre ottoman.
Mais, très touchée par la guerre, elle laisse une impression d’abandon.











Le camping de Jalce, d’époque yougoslave, a été entièrement refait.
Il y a pas mal de touristes de toutes nationalités. Prix : 32 KM soit 16 euros.



J6 : vendredi 6 août

De Jalce, nous pénétrons à nouveau en Republika Srpska par la route Jalce-Banja Luka.
La circulation est dense sur cet axe qui relie directement la Croatie du nord à la Croatie littorale (Dalmatie) par la Bosnie.
Les Gorges de la Vrbas sont un haut lieu de rafting comme il en existe beaucoup d’autres en Bosnie.



Avant Banja Luka (capitale de la Republika Srpska), nous prenons la petite route de Knezovo préconisée par le Petit Futé.









Nous déjeunons dans un pré à la petite station de ski de Knezovo (un téléski...).



Dans l’après-midi, nous sortons de la Republika Srpska et décidons de bivouaquer à la station de ski de Vlasic qui domine la ville de Travnik.





Nous nous garons dans un pré en face de quelques chalets de montagne.
On s’aperçoit que la caravane est complètement affaissée vers l’avant.
Après avoir cru à une torsion de la tête d’attelage, il s’avère que l’un des deux boulons la fixant s’est dévissé ou a cassé.
Les propriétaires du chalet en face nous proposent gentiment de nous dépanner,
ils nous ramènent du village voisin une tige filetée de 1 m. On en sectionne un morceau en réparation provisoire.
Par ailleurs, ils nous proposent de garer la caravane dans leur jardin pour la nuit.
Nous passerons la soirée avec nos hôtes autour de cafés turcs et de verres de raki (alcool de prune local).





J7. Samedi 7 août

Après un petit déjeuner avec nos hôtes et raki obligatoire, nous prenons la direction Travnik, le beau temps est revenu.
Travnik est une ville intéressante, les quartiers autrichiens alternent avec les quartiers ottomans,
la population semble être essentiellement musulmane.

Nous faisons quelques courses dans le bazar dont le réputé « fromage de Travnik ».
Nous achetons également un boulon pour la tête d’attelage de la caravane.







Nous visitons la citadelle ottomane et son petit musée.







A la sortie de la citadelle, nous entendant parler français,
un couple nous interpelle et nous invite à boire un café dans le quartier turc.
Elle est française, lui est bosno-croate émigré en France, ils habitent Paris et
visitent la famille à Travnik (sa mère et son frère ancien combattant et pensionné de guerre).
Ils nous ferons visiter la ville et nous parlerons de la Yougoslavie, de la guerre, de la montée de l’intégrisme musulman en Bosnie...

En milieu d’après-midi nous reprenons la route après avoir pris rendez-vous à Sarajevo avec nos sympathiques parisiens.

En fin d’après-midi, le long d’un axe secondaire reliant Sarajevo, nous trouvons une aire de pique-nique au bord de la rivière.
Il s’agit en fait d’un lieu privé où les Bosno-croates locaux viennent passer la journée.
Le propriétaire, genre armoire tatouée à queue de cheval nous demande simplement 5 euros pour la nuit.
Nous dormirons tranquille.





J8 : dimanche 8 août

Le programme d’aujourd’hui est de visiter Bielasnica, la montagne dominant Sarajevo où ont eu lieu certaines épreuves des JO de 1984.
Les installations de ski sont partiellement détruites :
le tremplin de ski, l’ancien hôtel Holliday Inn ; les zones minées sont nombreuses.





Nous déjeunons dans une clairière où les Sarajeviens viennent pique-niquer,
nous sommes dimanche, il y a beaucoup de monde.
La tenue de certaines femmes ne laisse aucun doute sur la religion pratiquée ici.
Sarajevo est actuellement musulmane à 90% (60% avant guerre).







Après déjeuner, nous laissons la caravane à la station de ski pour aller visiter Lukomir,
un village perdu indiqué par le Petit Futé. Les 13 km de piste en valent la peine.











Pour le bivouac, nous choisirons le parking d’une partie de la station non seulement en activité mais en pleine fièvre immobilière.
Le gardien nous assure de sa protection et nous invite après diner à boire le café turc devant sa cahute.







J9 : lundi 9 août

Nous arrivons à Sarajevo en milieu de matinée par les quartiers sud-est situés en Republika Srpska
alors que la ville même est en Fédération Croato-Musulmane dont elle est la capitale
ainsi que celle de la Bosnie-Herzégovine.



La ville d’Ilidza où se trouve le camping est facile à trouver :
il suffit de suivre le tramway vers l’ouest par le grand boulevard qui relie également l’aéroport.
Cet axe stratégique se nommait pendant le siège de Sarajevo (1993-1995) « Sniper Allee »...



Par contre, le camping est assez mal indiqué.
Datant d’avant la guerre, il a été sommairement restauré.

Après avoir posé la caravane, nous repartons tout de suite en ville où nous avons rendez-vous avec les "Bosno-Parisiens".

A Sarajevo, les traces de la guerre sont visibles, mais beaucoup de bâtiments ont été refaits ou sont complètement neufs.









Après avoir stationné dans un parking gardé (4 euros la journée),
nous partons à pied vers le centre pour une visite guidée.

Le quartier touristique, Bascarsija, juxtapose Vienne à Istambul puisque les Autrichiens prennent le contrôle de la Bosnie en 1878 après 5 siècles de domination ottomane.
La ville est très animée, les boutiques de luxe se succèdent, on n’a pas l’impression d’être dans un des pays
les plus pauvres d’Europe (avec l’Albanie et la Moldavie, d’après les statistiques) ;
les terrasses de café sont bondées.





Le quartier turc est tout petit, on y remarque également quelques touristes venus de pays musulmans (Arabes, Turcs, Malaisiens…).
La mosquée est aussi très fréquentée, nous constatons qu’il est interdit de s’y rendre... armé !











Nous déjeunons à midi avec les « parisiens » pour 10 euros à 6 de cevapcici,
sortes de boulettes de viande hachée accompagnées de pain et d’oignons...



Nous errons dans la ville tout l’après-midi, au chant du Muezzin répondent les cloches orthodoxes ou catholiques,
c’est la magie de Sarajevo ; une ville très attachante qui nous a séduits.
Les enfants se sont fait des petits copains bosniens.



















J 10 : mardi 10 août

Ce matin, nous partons dans la montagne au nord de Sarajevo pour nous rendre aux chutes de Skakavac.
Le site est difficile à trouver.
La route goudronnée, très étroite, se termine en piste, puis il faut marcher 45 mn dans la forêt sur un sentier sinueux et en forte pente.











L’après-midi, nous retournerons faire un tour dans Sarajevo puis nous passons une soirée calme au camping.