Bosnie Herzégovine
2500km en caravane, à travers ce pays fait de montagnes, torrents, cascades et aux habitants à l'accueil chaleureux
Cette année, la destination de nos vacances a été choisie plus tardivement qu'à nos habitudes.
Ne pouvant prévoir une réservation de bateau (pour la Syrie-Jordanie ou même en Turquie), nous avons suivi l'idée de nos copains Blancheneige.
Le trajet pouvant se faire par la route, sans date arrêtée... un pays pas trop loin, pas trop grand, avec de beaux paysages, des sites à visiter...
C'est décidé, ce sera la destination de cet été.
Ces vacances ont un caractère exceptionnel :
Tout d'abord, c'est sûrement le dernier voyage que nous ferons à 5. Notre aînée sera majeure l'année prochaine :-(
Ensuite, il y a 6 mois, on m'annonçait un cancer... nous attendrons le surlendemain de la fin de mes traitements pour prendre la route.
Départ donc le 30 juillet dans l'après-midi.
Nous étions pressés de partir... et tampis si nous devons rouler en journée.
Nos enfants sont grands, ils supportent bien la route.
Cette année, changement d'itinéraire...
Nous passerons par l'autoroute du Nord : Clermont-Ferrand - Lyon - Fréjus.
Tunnel de Fréjus : 46,40 € (Aller). Cher mais si rapide.
Total des péages en France : 143,60 € (majoritairement en classe 2).
Les autoroutes italiennes sont très chargées... beaucoup d'embouteillages.
Nous réalisons alors que nous sommes vendredi et que c'est le départ en vacances des italiens...
la suite du trajet dira aussi que c'est celui des allemands :-(
La fatigue aura raison de nous une centaine de km avant la frontière de Slovénie.
Arrêt pour la nuit sur une aire d'autoroute.
31/07
Départ 8h...
Embouteillages monstres... nous mettrons 3h30 pour atteindre la frontière soit moins de 100 km !
Si bien que les Italiens auront la bonne idée d'ouvrir le péage de Trieste pour fluidifier la circulation.
C'est la bonne nouvelle de la matinée ! Milan-Trieste... gratuit !
(Une économie non négligeable (de l'ordre de 30 €)
Total péage Italie : 33 € :-)
Nous passons donc la 1ère frontière de la journée :
Il est 11h30.
Pas d'arrêt... pas de contrôle... c'est l'Europe.
On fait le plein de gasoil (1,16 €/L)
On ne prend pas la vignette d'autoroute... pour 70 km.
1h plus tard, nous voilà à la frontière de la Croatie.
Le monde est toujours là... Italiens, Allemands...
Contrôle des passeports... pas des papiers de véhicules.
Nous pensions longer la côte pour voir les paysages mais on s'interroge...
Si tout ce monde va au bord de l'eau... c'est encore des embouteillages assurés !
On se décide donc à passer par l'autoroute du Nord.
A Rijeka, on prend la directionde Karlovac mais on sort 2 sorties avant pour rejoindre Ogulin.
Ca y est, fin des autoroutes (8 € en Croatie)
et on bifurque par des départementales (Skocici).
Vive le GPS ! Il est bien fourni en cartes Croates et trouvent tous les petits villages que je lui donne.
30 km de petites routes jusqu'à Slunj...
on découvre des terrains minés (pas eu le temps de faire de photos).
Voilà pour nous une occasion de mettre à nouveau en garde nos enfants sur le danger des mines en Bosnie.
A 16h30, nous arrivons enfin en Bosnie !
Une quinzaine de voitures attendent à la frontière... ça va vite !
Les douaniers contrôlent les passeports, vérifient le visage de nos enfants :-) et aussi nos papiers de véhicules.
Nous arrivons sous la pluie... il ne fait plus que 18°C... peu importe... nous voilà enfin arrivés !
Carte du parcours effectué en Bosnie, 2500 km sur place.
Les points rouges correspondent aux nuitées
Direction Bihac et le camping
1 CC français et 1 motard allemand en tente.
Camping d'hôtel... déprimant ! Pour l'ambiance, il faut aller voir ailleurs.
Et surtout quand on découvrira le prix !!!
40 € pour nous 5 ! (5 € la caravane, 2,5 € la voiture, 5 €/personne,...)
Nous pensions y passer 2 nuits... ce ne sera qu'une !
1er août
Nuit très calme (même si la route n'est pas loin).
Le réveil est matinal pour les parents.
Les enfants ont besoin de récupérer de la route.
On va donc voir Bihac et faire des courses sans eux.
Nous sommes dimanche, les banques sont fermées, on demande donc à l'hôtel de faire le change.
Un peu réticent au début mais finalement, il accepte.
Il fait toujours gris mais plus de pluie, le ciel semble se dégager.
Il est très tôt quand nous sommes en ville... une ambiance de dimanche matin à la française... tout se réveille doucement.
Seuls les policiers sont déjà au bord des routes.
Nous savons qu'ils sont bien présents dans ce pays alors nous respectons scrupuleusement les limitations de vitesse.
50 km/h en ville, 80 km/h sur départementale.
On trouve une grande surface... on repère les prix.
La conversion est facile (1 € = 2 KM (Mark)).
Difficile encore de se faire une idée du niveau de vie (alimentaire)... mais le faux filet était à 5 € le kilo.
Ce matin, on démarre doucement...
Notre fils part pêcher au bord de la rivière et les filles prennent le temps.
Il faut dire qu'on veut aller dormir au bord de cascades à 20 km de là... pas beaucoup de route !
Nous partons donc en direction de Sarajevo, juste avant le village de Dubovko, on prend à droite pour Orasi ou Kulen Vakuff.
11 km plus loin, toujours sur la droite, au village d'Orasi, on prend la direction des cascades de Strbacki buk (il y a un panneau les signalant).
Une piste de 8 km en bon état y mène ; les voitures y passent.
Il y a des endroits pour pouvoir croiser... c'est ce qu'on fera avec des camionnettes de rafting.
L'un des conducteurs nous dira, en levant le pouce, "super Eriba" (avec l'accent local) !!! Cela nous fera bien rire !
On se gare sur le semblant de parking au bout du chemin.
Et on descend voir les cascades de 18 m de haut. Impressionnant !
C'est la 1ère fois qu'on en voit... les enfants sont aussi ravis.
On ne peut pas dire qu'il y a foule... 5 voitures tout au plus.
C'est sympa.
A l'aller, on a repéré un accès à la rivière où pouvoir s'arrêter. On repart donc poser nos béquilles ! :-)
D'après les cartes bosniennes, l'endroit est très miné...
on rappelle donc à nos enfants de rester dans l'herbe coupée, ne pas aller chercher du bois dans la forêt.
On ne psychose pas mais on est vigilents.
Dans l'après-midi, nos filles veulent se baigner. On a prévu des combinaisons et des chaussons.
A peine ont-elles mis les pieds dans l'eau qu'on voit une vipère...
il n'en faudra pas plus pour faire demi-tour.
Pas de baignade ici dans l'eau stagnante.
Nous sommes loin d'un médecin (8 km de piste)... pas de risque pour une eau glacée ! :-)
On remarque aussi plein de papillons et autres insectes... pas d'effet pesticides ?!
Dans l'après-midi, un jeune bosnien parlant français viendra nous saluer et nous demandera "comment on a eu l'idée de venir en Bosnie ?".
Surpris qu'on soit là. Il nous dit que nous sommes bien ici et qu'on ne sera pas ennuyés.
Il s'excusera même de nous avoir dérangé... alors qu'on l'assurera que pas du tout, bien au contraire.
En fin d'après-midi, les filles veulent retourner aux chutes. Cela fait loin à pied pour moi... je n'ai pas encore retrouver toutes mes forces.
Phil dételle donc et je prends la voiture.
Les couleurs et les lumières ne sont pas les mêmes ; une occasion de faire d'autres photos.
Les filles iront dans l'eau, les pieds au bord des chutes... sensations garanties !!!
On en profite pour ramasser le peu de bois mort qu'on trouvera en chemin...
impossible d'aller dans les bois pour en trouver (toujours l'idée des mines).
Chaque voiture qui repart nous klaxonne pour nous saluer... sympa !
Au vu du nombre de foyers, on se dit qu'on peut faire du feu sans souci.
Les faux filets et pomme de terre dans le feu au diner !
L'humidité tombe très vite et la nuit aussi... comparé à chez nous (Bordeaux), nous sommes bien à l'Est.
Pas mal de moustiques aussi... on avait prévu les bombes de 5à5.
La brume envahit la rivière... c'est beau à voir.
Nuit hyper calme évidemment et bien fraîche. Idéale !!
2 aôut
Réveil en douceur pour tout le monde.
Une société de rafting vient sur le terrain pour embarquer une famille.
Il nous propose de nous emmener (avec son trafic) voir le passage des cascades.
On accepte... sans oublier l'appareil photo.
Les deux guides sauteront les chutes et les touristes descendront le chemin à pied.
Avant de poursuivre leur descente, un des guides nous demandera si nous sommes intéressés.
Mais non, ce n'est pas cette descente que nous souhaitons faire en rafting... ce sera pour plus tard dans notre voyage.
Le patron nous redépose comme prévu. On lui assure de lui envoyer les photos qu'on a prises à son adresse mail.
Il nous précise aussi qu'à ce bivouac, la police peut faire des contrôles. Il semblerait que ce soit un passage de frontière clandestin. La Croatie est juste derrière la rivière.
Cette année, nous avons décidé de faire moins de routes et surtout de petites étapes.
Alors aujourd'hui, c'est 20 km !!
Direction Martin Brod nommé aussi le "petit Plivitce".
8 km de piste roulante 'macadam'.
En chemin, on cherche à repérer un bivouac... on a vu un accès en bord de rivière.
Mais d'abord, on se rend au village.
On montera un peu trop en voiture... obligé de faire demi-tour avec peu de places... devant les restaurants.
Nous redescendons avant le pont au niveau de la pisciculture. Il y a un grand terre-plein pour se garer.
On va déjeuner dans un des restos. Nous n'avons aucune idée des prix et de ce qu'on peut manger.
On demande "salade" (salat) et "meat".
On nous servira de l'agneau froid (franchement pas terrible) et une salade composée de quelques concombres, tomates et surtout choux blancs.
5 boissons, les plats, du vin blanc et 2 cafés : 24 € 78 M.
On peut payer en euros et comme nous n'avons pas beaucoup de monnaies converties, cela tombe bien.
Pendant le repas, un groupe de musiciens (certainement des tsiganes) jouent pour les clients.
On comprend qu'il faut leur donner une pièce. Un mélange de musiques slaves...
Après déjeuner, on part voir les cascades... on remarque les portraits des personnes certainement décédées par des mines...
cela fait drôle... tout le village a été minée.
Certaines maisons sont condamnées, les herbes pas dégagées... on comprend bien qu'il ne faut y aller.
La vue des cascades est très belle... une forêt dans l'eau... tout le village est construit autour des petites cascades.
Il fait chaud aujourd'hui... j'ai un peu de mal à supporter... on n'ira pas jusqu'à la chute de 50 mètres.
Les enfants sont très prévenants et comprennent que je ne peux pas tout faire encore comme avant.
L'ambiance est étrange... le lieu est fréquenté par des touristes Croates, Bosniens et surtout Serbes.
Visiblement beaucoup de maisons du village sont des locations occupées par des Serbes.
On sent... non pas une tension mais un environnement 'étrange'.
En chemin... on aurait bien mangé du cochon, bien grillé :-)
On repart donc pour le bivouac repéré.
C'est nickel... un accès libre (pas un champ privé) et en plus on peut se cacher de la route.
Les enfants et Phil enfileront les combi (on aurait du prendre des intégrales) et les chaussons pour se baigner dans l'eau si claire.
Notre fils essaiera aussi de pêcher... sans succès.
Comme le soir précédent, la brume arrive sur la rivière.
Là aussi, grillade au feu de camp.
Le bois mort n'étant toujours pas très accessible sans danger, on retirera de l'arbre de vieilles branches et on constituera des fagots qu'on pensait charger dans la voiture pour d'autres soirées.
Nuit calme, peu de passage sur la route.
3 août
Le réveil est plus mouvementé... un groupe de pêcheurs bosniens vient se garer.
Tout d'abord surpris de voir une caravane ici, ils proposent à Phil (seul levé... il est 8h !)
un alcool style 'Cognac'. Hum... il est tôt pour trinquer avec de l'alcool fort mais ça ne se refuse pas. :-)
L'un d'eux a appris le français il y a 30 ans... les mots reviennent.
Il interroge Phil... là aussi 'Pourquoi la Bosnie ?'.
En découvrant l'itinéraire que nous prévoyons, ils sont étonnés.
Ils feront aussi découvrir du fromage de Mostar pour accompagner la "gnole".
Ils s'installeront pour la journée (certainement), plaçant tables et chaises de camping au bord de l'eau.
En voyant nos fagots de bois, ils nous demandent si c'est à nous et s'ils peuvent les prendre.
Comment refuser ? :-) Nous trouverons bien du bois ailleurs.
Avant de repartir, on refait les pleins d'eau à la rivière...
On a bien vu quelques fontaines au bord des routes mais ce sera fait.
- Précédent
- Suivant >>