Aménagements Electriques dans la caravane
Avant tout et pour les profanes, quelques mots d'introduction. Jusqu'à ces derniers jours, l'éclairage principal de notre caravane était apporté par un objet très laid commandé par un interrupteur placé à droite de la porte d'entrée. Si nous avions oublié de l'éteindre en allant nous coucher, il fallait se relever. Longtemps, nous avons soupiré après une solution plus pratique : remplacer l'interrupteur par deux commutateurs.
La différence entre interrupteur et commutateur est illustrée dans le schéma ci-dessous :
L'interrupteur, à gauche, n'offre que la possibilité de laisser ou non passer le courant électrique, tandis que le commutateur, à droite, permet de distribuer le courant soit sur un pôle, soit sur l'autre : sur la figure, il est représenté distribuant le courant sur le pôle rouge. L'utilité de deux commutateurs est figurée dans le schéma ci-dessous :
On peut voir que, quelle que soit la position de l'un des commutateurs, l'autre peut toujours allumer ou éteindre la lumière, en utilisant l'un ou l'autre des deux conducteurs reliant les commutateurs. Je ne sais pas si mon explication est claire... ceux qui souhaitent davantage de précisions peuvent consulter le Traité d'Electricité en 22 volumes du Pr Jacques Neyrinck, de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne !
REMPLACEMENT DU PLAFONNIER
Les jours de l'hideuse chose en verre taillé qui éclairait notre Cassita étaient comptés.
J'ai fait l'acquisition d'un spot orientable halogène avec transfo intégré. En démontant l'ancien, je constate que la masse n'est pas raccordée, ce luminaire était branché à un conducteur à 2 fils. J'essaye sans succès de passer un nouveau conducteur 3 fils dans le plafond, bien qu'un sondage sonore au stéthoscope (ça sert, des fois, d'avoir une épouse infirmière !) n'ait pas révélé la présence d'une arcature bois à cet endroit, et que j'aie pu passer un fil de fer. Je n'ai pas envie de passer le câble dans une goulotte visible, donc j'opte pour une dernière solution : aux deux conducteurs du fil existant, je soude les trois conducteurs du nouveau fil, puis je tire le tout à travers le plafond. Opération réussie, mais aux bruits constatés, je suppose que j'ai dû abîmer quelque chose en passant dans le plafond : l'isolation, ou une couche de pare-vapeur ? Je ne sais... Je raccorde ce conducteur à la boîte de dérivation existante et, de l'autre côté, je connecte le nouveau luminaire et j'achève sa fixation. Puisqu'il prend moins de place que l'ancien, on voit trois des anciens trous de fixation : je les colmate à la colle blanche. Après séchage, je passe une couche de "sperme de coucou", nom que nous donnons en famille au liquide correcteur blanc pour la dactylographie, pour rendre ces trous moins visibles et permettre d'attendre de trouver la bonne teinte de masquage.
COMMANDE DE CE PLAFONNIER PAR DEUX COMMUTATEURS EN "VA-ET-VIENT", EN REMPLACEMENT DU SIMPLE INTERRUPTEUR D'ORIGINE
Je n'ai pas voulu choisir des commutateurs domestiques par crainte de leur encombrement trop important. On verra plus loin que j'ai probablement eu tort ! L'inconvénient des commutateurs miniatures distribués par les fournisseurs que je pratique professionnellement tient dans le fait qu'ils sont prévus pour des faibles puissances. J'ai donc plutôt cherché dans la branche automobile, où j'ai trouvé bon marché des commutateurs 12 volts, 10 ampères (soit 120 watts), courant continu, qui peuvent couper sans problème le 230 volts, 50 watts, courant alternatif de mon luminaire. Le conducteur qui longeait le côté droit de la caravane n'avait que 2 fils, je l'ai remplacé par un conducteur 3 fils, fixé derrière les tringles à rideaux, puis dans une goulotte sur la paroi du fond de l'armoire. Je découpe à la scie-cloche un disque dans la paroi latérale de l'armoire, à peu près à l'emplacement de l'ancien interrupteur. Je découpe un carré dans du Tétopore (un polymère plastique facile à travailler, moins dense que le PVC mais de rigidité semblable, très employé par les architectes pour la construction des maquettes. Etant moi-même modéliste ferroviaire, un copain architecte m'en a donné de diverses couleurs et épaisseurs) j'y perce un trou de ø = 12 mm et j'y monte le commutateur. Les commutateurs "automobile" étant équipés de cosses "Faston", petites fiches souvent en laiton et de forme rectangulaire aux angles cassés, je décide d'y souder les trois fils... Mais ces soudures seront apparentes dans l'armoire ! et celui qui promènera sa main à l'aveugle pour chercher un vêtement risque de toucher les contacts !!! Je me résous à enfermer les contacts dans ce que j'ai sous la main, soit un coffret plastique d'interrupteur domestique.
Bonjour le gain de place ! J'aurais mieux fait d'utiliser un bête commutateur ordinaire pour la maison... mais puisque je n'ai pas les moyens pécuniaires de systématiquement remettre en cause les achats et les choix que j'ai faits, je dois poursuivre sur l'option de départ.
Rebelotte : le problème se pose à nouveau pour le commutateur au-dessus du lit ! Cette fois, n'ayant plus de coffret plastique, je choisis une boîte de dérivation qui traîne dans mon atelier, j'en défonce le fond pour accueillir l'arrière, le cul du commutateur (lui-même installé partiellement dans l'épaisseur du fond de placard), je la fixe sur le fond du placard et je connecte le conducteur.
Je dois préciser ici que j'ai décidé de fixer les conducteurs avec un pistolet à colle. Celui-ci appartient à mon épouse qui s'en sert pour divers bricolages, mais je ne l'avais encore jamais utilisé personnellement. Je vais apprendre sur le tas et commettre donc quelques bavures, dans tous les sens du terme !
Le câblage fini donne ceci :
et l'implantation des commutateurs donne cela :
Enfin nous aurons la possibilité d'allumer le nouveau plafonnier, de nous coucher et d'éteindre sans se relever !
AJOUT DE DEUX SPOTS A LA TETE DU LIT
Je déteste lire au lit. Pour moi la lecture s'accompagne souvent d'une bonne pipe bourrée au Borkum Riff et d'un verre de bière (de la Trappiste de Rochefort quand j'en trouve, sinon des produits moins nobles). Or trois choses me paraissent détestables : être inondé au lit par un verre renversé, enfumer ma tendre épouse (qui n'a pas le même vice que moi !) et périr dans l'incendie du duvet. Au camping, je lis, bois et fume dehors, sous le pavillon de jardin et pendant ce temps, mon épouse apprécie de lire au lit avant de s'endormir. Jusque là, elle utilisait une lampe de poche acrobatiquement suspendue à un crochet vissé au-dessous du placard. A sa discrète demande, j'ai décidé d'installer deux spots halogènes 10 watts au-dessus de la tête du lit. Achetés 15 CHF chacun en grande surface, je comptais les alimenter par un transformateur de récupération et des interrupteurs à tirette. Après installation, le transfo s'est refusé à tout service bien que l'essai préalable s'était révélé concluant (?). Je me précipite dans le magasin de bricolage le plus proche de chez moi, et je reviens avec deux transfos 12 V, 10 W à enficher directement dans une prise électrique, donc dévoreurs d'espace mais très bon marché. Une prise électrique prélevée parmi tous les trucs qui encombrent mon atelier pourra les alimenter. J'installe le tout assez au fond du placard au-dessus du lit, mais pas trop au fond tout de même, afin de pouvoir fixer correctement l'ensemble par des vis.
Le curieux assemblage bois+PVC sert à immobiliser l'interrupteur à tirette, dont la cordelette passe à travers le fond du placard. Comme d'habitude, je l'ai bricolé avec des chutes de matériaux que je garde dans une grande boîte. Je n'ai pas assez de recul pour photographier l'autre interrupteur à tirette. Il est fixé par une vis contre la face intérieure de la rambarde du vide-poche sous lequel est vissé le spot qui lui correspond.
L'image ci-dessus donne une idée de l'implantation des spots et de leurs tirettes de commande. Entre deux on voit le second commutateur de commande du plafonnier. Ci-dessous on voit passer le câble d'alimentation, collé au pistolet par un drôle de maladroit : moi-même ! Enfin, une vue prise de nuit montre l'efficacité du spot.
Au bilan : un investissement de travail plus important que je ne l'avais estimé au départ, mais un prix de revient faible. Une opération satisfaisante, donc. Il reste à entendre le verdict de ma tendre épouse après usage, mais mon pronostic est bon !!!